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  • MA MAISON DEMAIN copié/collé

    Dans cette maison-serre, un architecte et sa famille vivent en autonomie

    Un architecte belge a construit une maison sous serre pratiquement autonome, dotée de panneaux solaires, d'un récupérateur d'eau de pluie, et d'un potager pour cultiver des légumes toute l'année. Un luxe en période de confinement...

    Par  I Publié le 31 Mars 2020

    Une première en Belgique : une maison et un jardin construits sous une serre. Micro-climat garanti ! (Crédit : Kaseco)Une première en Belgique : une maison et un jardin construits sous une serre. Micro-climat garanti ! (Crédit : Kaseco)

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  • Et grand merci à Anne Delabays pour les photos.

    Rencontre du 16 mai dans la Forêt de Farvagny

    Rencontre du 16 mai dans la Forêt de FarvagnyRencontre du 16 mai dans la Forêt de Farvagny

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  • Le Mythe de la Conspiration de Charles EisensteinCopié/collé de notre-essenciel.blogspot.com

    Je partage avec vous cette traduction du nouvel essai de Charles Eisenstein, sur le thème sensible du Mythe de la Conspiration. Ce thème est d'autant plus d'actualité en ce temps de grandes incertitudes, que la défiance de la population envers toute forme d'autorité est de plus en plus forte et que la recherche hâtive d'explications sur ce qui nous arrive peut parfois mener à de grandes confusions. Dans cette zone de turbulences, sur cette frontière subtile entre vraies et fausses vérités, Charles nous encourage globalement à plus de vigilance.

    Si évoquer la théorie du complot permet souvent pour certaines personnes de clore toute discussion sur des thèmes qui remettent en cause le paradigme et le Système actuels, mettre la responsabilité de tous nos maux sur des groupes d'individus identifiés est souvent un moyen simplificateur pour éviter de nous remettre individuellement et collectivement en question.
    Peut-être que la meilleure façon de nous comprendre mutuellement, c'est tout simplement d'expérimenter l'empathie ? En effet, imaginons que, quittant un instant nos certitudes, nous essayions de nous mettre dans la peau de cet.te Autre, nous nous apercevrions alors que l'Autre n'est pas si différent de Moi et que la Vérité est souvent au milieu du chemin.
    Et pour Charles, une bonne part de la dystopie de contrôle, en cours de mise en oeuvre, vient de ce qu'il appelle la mythologie de la Séparation : moi séparé de vous, la matière séparée de l'esprit, l’Humain séparé de la Nature.

    Le Mythe de la Conspiration

    de Charles Eisenstein - Mai 2020

    Source : https://charleseisenstein.org/essays/the-conspiracy-myth/
    [Ce texte a été traduit, dans une première étape, grâce au moteur de traduction DeepL, puis il a été revu entièrement manuellement. Les liens du texte original ont été gardés tels quels et pointent donc vers des ressources en anglais] 

    L'autre jour, j'ai eu le plaisir de lire une critique du Couronnement (https://charleseisenstein.org/essays/le-couronnement/) dans laquelle l'auteur était absolument certain que je suis un théoricien dissimulé du complot. Il était si persuasif que j'ai failli y croire moi-même.

    Qu'est-ce qu'une théorie du complot de toute façon ? Le terme est parfois utilisé contre quiconque remet en question l'autorité, s'oppose aux paradigmes dominants ou pense que des intérêts cachés influencent nos institutions dirigeantes. C'est donc une façon d'étouffer la dissidence et d'intimider ceux qui tentent de s'opposer aux abus de pouvoir. Il n'est pas nécessaire d'abandonner la pensée critique pour croire que les institutions puissantes sont parfois de connivence, conspirent, se couvrent mutuellement et sont corrompues. Si c'est ce que l'on entend par théorie du complot, il est évident que certaines de ces théories sont vraies. Quelqu'un se souvient-il de l'affaire Enron ? de l'Irangate ? de l'affaire COINTELPRO ? de celle du Vioxx ? Des armes de destruction massive irakiennes ?

    À l'époque du Covid-19, un autre niveau de théorie du complot a pris de l'importance, qui va bien au-delà des histoires spécifiques de collusion et de corruption pour poser la conspiration comme un principe explicatif essentiel du fonctionnement du monde. Alimentée par la réponse autoritaire à la pandémie (justifiable ou non, le confinement, la quarantaine, la surveillance et le suivi, la censure de la désinformation, la suspension de la liberté de réunion et d'autres libertés civiles, etc. sont en effet autoritaires), cette théorie de l'archi-conspiration soutient qu'une cabale d'initiés malveillants et avides de pouvoir a délibérément créé la pandémie ou, du moins, l'exploite impitoyablement pour effrayer le public et l'amener à accepter un gouvernement mondial totalitaire sous la loi martiale médicale permanente, un Nouvel Ordre Mondial (NOM). En outre, ce groupe maléfique, ces illuminati, tirent les ficelles de tous les grands gouvernements, des entreprises, des Nations Unies, de l'OMS, du CDC, des médias, des services de renseignements, des banques et des ONG. En d'autres termes, ils disent que tout ce qu'on nous dit est un mensonge et que le monde est sous l'emprise du mal.

    Alors, que pensez-vous de cette théorie ? Je pense que c'est un mythe. Et qu'est-ce qu'un mythe ? Un mythe n'est pas la même chose qu'un fantasme ou une illusion. Les mythes sont des véhicules de vérité, et cette vérité n'a pas besoin d'être littérale. Les mythes grecs classiques, par exemple, ressemblent à de simples amusements jusqu'à ce qu'on les décode en associant chaque dieu à des forces psychosociales. De cette façon, les mythes apportent de la lumière aux ombres et révèlent ce qui a été réprimé. Ils s'emparent d'une vérité sur la psyché ou la société et la transforment en une histoire. La vérité d'un mythe ne dépend pas du fait qu'il soit objectivement vérifiable. C'est une des raisons pour lesquelles, dans "Le Couronnement", j'ai dit que mon but n'était ni de préconiser ni de démystifier le récit de la conspiration, mais plutôt d'examiner ce qu'il éclaire. Après tout, il n'est ni prouvable ni falsifiable. Qu'est-ce qui est vrai dans le mythe de la conspiration ? Sous son littéralisme, il véhicule des informations importantes que nous ignorerions à nos risques et périls. 

    Tout d'abord, il démontre l'ampleur choquante de l'aliénation du public vis-à-vis des institutions de l'autorité. Pour toutes les batailles politiques de l'après Seconde Guerre mondiale, il y avait au moins un large consensus sur les faits de base et sur les endroits où ces faits pouvaient être découverts. Les institutions clés de la production du savoir - la science et le journalisme - jouissaient d'une large confiance du public. Si le New York Times et CBS Evening News affirmaient que le Vietnam du Nord avait attaqué les États-Unis dans le golfe du Tonkin, la plupart des gens y croyaient. Si la science disait que l'énergie nucléaire et le DDT étaient sûrs, la plupart des gens y croyaient aussi. Dans une certaine mesure, cette confiance était bien méritée. Les journalistes ont parfois défié les intérêts des puissants, comme avec l'exposé de Seymour Hersh sur le massacre de My Lai, ou le reportage de Woodward et Bernstein sur le Watergate. La science, à l'avant-garde de la marche en avant de la civilisation, avait la réputation de poursuivre objectivement la connaissance au mépris des autorités religieuses traditionnelles, ainsi qu'une réputation de grand dédain pour tout intérêt politique ou financier.

    Aujourd'hui, le large consensus sur la confiance dans la science et le journalisme est en lambeaux. Je connais plusieurs personnes très instruites qui croient que la terre est plate. En rejetant celles et ceux qui croient en la terre plate ainsi que les dizaines de millions d'adeptes de récits alternatifs moins extrêmes (historiques, médicaux, politiques et scientifiques) comme étant ignorants, nous confondons symptôme et cause. Leur perte de confiance est un symptôme clair de ce qui n’est plus digne de confiance. Nos institutions de production de connaissances ont trahi la confiance du public à plusieurs reprises, tout comme nos institutions politiques. Aujourd'hui, de nombreuses personnes ne les croient pas, même lorsqu'elles disent la vérité. Cela doit être frustrant pour le médecin, le scientifique ou le fonctionnaire scrupuleux. Pour eux, le problème ressemble à un public devenu fou, à une marée montante d'irrationalité anti-scientifique qui met en danger la santé publique. La solution, de ce point de vue, serait de combattre l'ignorance. C'est presque comme si l'ignorance était un virus (en fait, j'ai déjà entendu cette phrase) qui doit être contrôlé par le même type de quarantaine (par exemple, la censure) que celle que nous appliquons au coronavirus.

    Ironiquement, un autre type d'ignorance imprègne ces deux efforts : l'ignorance du terrain. Quel est le tissu malade sur lequel le virus de l'ignorance se développe ? La perte de confiance dans la science, le journalisme et le gouvernement reflète leur longue corruption : leur arrogance et leur élitisme, leur alliance avec les intérêts des grandes entreprises et leur suppression institutionnalisée de la dissidence. Le mythe de la conspiration incarne l’émergence d'une profonde déconnexion entre les postures publiques de nos dirigeants et leurs véritables motivations et projets. Il témoigne d'une culture politique opaque pour le citoyen ordinaire, d'un monde de secrets, d'images, de relations publiques, de propagande, d'optiques différentes, de points de discussion, de gestion de la perception, de gestion narrative et de guerre de l'information. Il n'est pas étonnant que les gens soupçonnent qu'une autre réalité opère derrière les rideaux.

    Deuxièmement, le mythe du complot donne une forme narrative à une intuition authentique selon laquelle une puissance inhumaine gouverne le monde. Quelle pourrait être cette puissance ? Le mythe du complot situe ce pouvoir dans un groupe d'êtres humains malveillants (qui prennent les commandes, et dans certaines versions, d'entités extraterrestres ou démoniaques). Il y a là un certain réconfort psychologique, car il y a maintenant quelqu'un à blâmer dans un récit qui nous est familier - par opposition à leur récit et à la psychologie victime-bourreau-sauveur. On pourrait aussi situer le « pouvoir inhumain » dans des systèmes ou des idéologies, et non dans un groupe de conspirateurs. C'est moins gratifiant psychologiquement, car nous ne pouvons plus facilement nous identifier comme bons luttant contre le mal ; après tout, nous participons nous-mêmes à ces systèmes, qui imprègnent toute notre société. Des systèmes comme le système monétaire basé sur la dette, le patriarcat, la suprématie blanche ou le capitalisme ne peuvent être supprimés en luttant contre leurs administrateurs. Ils créent des rôles à remplir pour les artisans du Mal, mais ces artisans du Mal sont des fonctionnaires ; des marionnettes, et non pas les maîtres des marionnettes. L'intuition de base des théories du complot est donc vraie : ceux que nous pensons détenir le pouvoir ne sont que les marionnettes du pouvoir réel dans le monde.

    Il y a quelques semaines, j'étais en ligne avec une personne qui occupait un poste élevé au sein de l'administration Obama et qui continue à évoluer dans les cercles d'élite. Il m'a dit : « Il n'y a personne qui conduit le bus. » J'ai été un peu déçu en fait, parce qu'il y a effectivement une partie de moi qui souhaite que le problème soit une bande de conspirateurs ignobles. Pourquoi ? Parce qu'alors les problèmes de notre monde seraient assez faciles à résoudre, du moins en principe. Il suffirait de mettre en lumière et d'éliminer ces méchants. C'est la formule qui prévaut à Hollywood pour redresser les torts du monde : un champion héroïque affronte et vainc le méchant, et tout le monde vit heureux pour toujours. Hum ! C'est la même formule de base que celle qui consiste à rejeter la responsabilité de la mauvaise santé sur les microbes et à les tuer avec tout l'arsenal des médicaments, afin que nous puissions vivre en bonne santé et en toute sécurité pour toujours, ou à tuer les terroristes, à isoler les immigrants et à enfermer les criminels, pour que nous puissions vivre en bonne santé et en toute sécurité pour toujours. Les théories du complot s'inspirent du même modèle, mais elles font appel à une orthodoxie inconsciente. Elles émanent du même panthéon mythique que les maux sociaux qu'elles dénoncent. On pourrait appeler ce panthéon « Séparation », et l'un de ses principaux motifs est la guerre contre l'Autre.

    Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de germe - ou de conspiration. Le Watergate, le COINTELPRO, l'Irangate, le Vioxx de Merck, la dissimulation de l'explosion de la Pinto par Ford, la campagne de corruption de Lockheed-Martin, la vente en connaissance de cause de sang contaminé par le VIH par Bayer et le scandale Enron démontrent que des conspirations impliquant des élites puissantes existent. Mais aucun de ces faits n'est un mythe : un mythe est quelque chose qui explique le monde ; il est, mystérieusement, plus grand que lui-même. Ainsi, la théorie du complot de l'assassinat de Kennedy (que je vais avouer, sans doute au prix de ma crédibilité, accepter comme littéralement vraie) est un portail vers le royaume mythique.

    Le mythe du complot dont je parle ici, cependant, est bien plus vaste que tous ces exemples spécifiques : c'est que le monde tel que nous le connaissons est le résultat d'une conspiration, avec les Illuminati ou les contrôleurs comme dieux du mal. Pour les croyants, il devient un discours totalisant qui projette chaque événement dans ses propres termes.

    C'est un mythe avec un illustre pedigree, remontant au moins à l'époque des gnostiques du premier siècle. Les gnostiques croient qu'un démiurge maléfique a créé le monde matériel à partir d'une essence divine préexistante. Créant le monde à l'image de sa propre déformation, il s'imagine en être le véritable dieu et souverain.

    Il n'est pas nécessaire d'y croire littéralement, ni de croire littéralement à une cabale maléfique contrôlant le monde, pour tirer les enseignements de ce mythe - un aperçu de l'arrogance des puissants, par exemple, ou de la nature de la distorsion qui colore le monde de notre expérience.

    Qu'est-ce qui fait que la grande majorité de l'humanité se conforme à un système qui conduit la Terre et l'humanité à la ruine ? Quelle puissance nous tient en main ? Il n'y a pas que les théoriciens du complot qui sont captifs d'une mythologie. La société dans son ensemble l'est aussi. Je l'appelle la mythologie de la Séparation : moi séparé de vous, la matière séparée de l'esprit, l’Humain séparé de la Nature. Elle nous tient en tant que moi discret et séparé dans un univers objectif de force et de masse, d'atomes et de vide. Parce que nous sommes (dans ce mythe) séparés des autres personnes et de la nature, nous devons dominer nos concurrents et maîtriser la nature. Le progrès consiste donc à accroître notre capacité à contrôler l'Autre. Le mythe raconte l'histoire humaine comme une ascension d'un triomphe à un autre, du feu à la domestication, de l'industrie aux technologies de l'information, au génie génétique et aux sciences sociales, promettant un paradis de contrôle à venir. Ce même mythe motive la conquête et la ruine de la nature, en organisant la société pour transformer la planète entière en ressources financières - aucune conspiration n’est nécessaire.

    La mythologie de la Séparation est ce qui génère ce que j'ai nommé dans « Le Couronnement » comme une « inclinaison civilisationnelle » vers le contrôle. Le modèle de solution est, face à n'importe quel problème, de trouver quelque chose à contrôler - mettre en quarantaine, traquer, emprisonner, cloisonner, dominer ou tuer. Si le contrôle échoue, plus de contrôle le résoudra. Pour atteindre le paradis social et matériel, il faut tout contrôler, suivre chaque mouvement, surveiller chaque mot, enregistrer chaque transaction. Alors, il ne peut plus y avoir de crime, plus d'infection, plus de désinformation. Lorsque l'ensemble de la classe dirigeante acceptera cette formule et cette vision, ils agiront naturellement de concert pour accroître leur contrôle. C'est pour le plus grand bien de tous. Lorsque le public l'acceptera lui aussi, il n'y résistera plus. Il ne s'agit pas d'une conspiration, même si elle peut certainement y ressembler. C'est une troisième vérité dans le mythe du complot. Les événements sont en effet orchestrés dans le sens d'un contrôle de plus en plus grand, seule la puissance orchestrale est elle-même un zeitgeist (https://fr.wikipedia.org/wiki/Zeitgeist), une idéologie... un mythe.

    Une conspiration sans conspirateurs

    Ne rejetons pas le mythe du complot comme un simple mythe. Non seulement il s'agit d'un diagnostic psychosocial important, mais il révèle ce qu'il est difficile de voir autrement dans la mythologie officielle, dans laquelle les principales institutions de la société, bien qu'imparfaites, nous rapprochent toujours plus d'un paradis de la haute technologie. Ce mythe dominant nous aveugle sur les données auxquelles les théoriciens du complot font appel dans leurs récits. Il peut s'agir de choses comme les affaires réglementaires dans l'industrie pharmaceutique, les conflits d'intérêts au sein des organismes de santé publique, l'efficacité douteuse des masques, les taux de mortalité bien plus bas que prévu, la portée totalitaire excessive, l'utilité douteuse du confinement, les préoccupations concernant les fréquences non ionisantes des radiations électromagnétiques, les avantages des approches naturelles et holistiques pour renforcer l'immunité, la théorie du terrain biologique, les dangers de la censure au nom de la « lutte contre la désinformation », etc. Il serait bon que l'on puisse soulever les nombreux points valables et les questions légitimes que les récits alternatifs au sujet du Covid mettent en lumière sans être classé comme un théoricien du complot de droite.

    Toute l'expression « théoricien du complot de droite » est un peu étrange, car traditionnellement, c'est la gauche qui a été la plus attentive à la propension des puissants à abuser de leur pouvoir. Traditionnellement, c'est la gauche qui se méfie des intérêts des entreprises, qui nous pousse à « remettre en cause l'autorité », et qui a en fait été la principale victime de l'infiltration et de la surveillance du gouvernement. Il y a cinquante ans, si quelqu'un avait dit : « Il existe un programme secret appelé COINTELPRO qui espionne les groupes de défense des droits civils et sème la division en leur sein avec des lettres empoisonnées et des rumeurs fabriquées », cela aurait été une théorie du complot selon les normes d'aujourd'hui. La même chose, il y a 25 ans, avec « un programme secret dans lequel la CIA facilite la vente de narcotiques dans les centres-villes américains et utilise l'argent pour financer les paramilitaires de droite en Amérique centrale ». Même chose avec l'infiltration du gouvernement dans les groupes environnementaux et les militants de la paix à partir des années 1980. Ou plus récemment, l'infiltration du mouvement Standing Rock. Ou encore la conspiration de l'industrie immobilière qui dure depuis des décennies dans les quartiers chauds pour empêcher les Noirs d'y entrer. Compte tenu de cette histoire, pourquoi la gauche exhorte-t-elle soudainement tout le monde à faire confiance à l'« Homme », c'est-à-dire à faire confiance aux déclarations des sociétés pharmaceutiques et des organisations financées par ces dernières, comme le CDC et l'OMS ? Pourquoi le scepticisme à l'égard de ces institutions est-il qualifié de « droite » ? Ce n'est pas comme si seuls les privilégiés étaient « incommodés » par le confinement. Il dévaste la vie de dizaines ou de centaines de millions de personnes précaires au niveau mondial. Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies prévient que d'ici la fin de l'année, 260 millions de personnes seront confrontées à la famine. La plupart sont des personnes noires et de couleur en Afrique et en Asie du Sud. On pourrait dire que limiter le débat aux questions épidémiologiques de la mortalité est en soi une position privilégiée qui efface la souffrance de ceux qui sont les plus marginalisés au départ.

    La « théorie du complot » est devenue un terme d'invective politique, utilisée pour dénigrer tout point de vue qui diverge des croyances dominantes. Fondamentalement, toute critique des institutions dominantes peut être qualifiée de théorie du complot. Il y a en fait une vérité perverse dans cette diffamation. Par exemple, si vous croyez que le glyphosate est en fait dangereux pour la santé humaine et écologique, alors vous devez aussi, si vous êtes logique, croire que Bayer/ Monsanto supprime ou ignore cette information, et vous devez aussi croire que le gouvernement, les médias et l'establishment scientifique sont dans une certaine mesure complices de cette suppression. Sinon, pourquoi ne voyons-nous pas des gros titres du New York Times comme « Le dénonciateur de Monsanto révèle les dangers du glyphosate » ?

    La suppression d'informations peut se faire sans orchestration délibérée. Tout au long de l'histoire, les hystéries, les modes intellectuelles et les délires de masse sont venus et sont repartis spontanément. C'est plus mystérieux que ne l'admet l'explication facile de la conspiration. Une coordination inconsciente de l'action peut ressembler à une conspiration, et la frontière entre les deux est floue. Prenons l'exemple de la fraude aux armes de destruction massive (ADM) qui a servi de prétexte à l'invasion de l'Irak. Peut-être que des membres de l'administration Bush ont sciemment utilisé le faux document « yellowcake » pour appeler à la guerre ; peut-être voulaient-ils simplement croire que les documents étaient authentiques, ou peut-être se sont-ils dit : « Eh bien, c'est discutable, mais Saddam doit avoir des ADM, et même s'il n'en a pas, il les veut, donc le document est fondamentalement vrai... » Les gens croient facilement ce qui sert leurs intérêts ou correspond à leur vision actuelle du monde.

    Dans le même ordre d'idées, les médias n'avaient guère besoin d'être encouragés pour commencer à battre les tambours de guerre. Ils savaient déjà ce qu'il fallait faire, sans avoir à recevoir d'instructions. Je ne pense pas que beaucoup de journalistes aient réellement cru au mensonge des ADM. Ils ont fait semblant d'y croire, car inconsciemment, ils savaient que c'était le récit de l'Establishment. C'était ce qui leur permettrait d'être reconnus comme des journalistes sérieux. C'est ce qui leur donnerait accès au pouvoir. C'est ce qui leur permettrait de garder leur emploi et de faire progresser leur carrière. Mais surtout, ils faisaient semblant de croire parce que tout le monde faisait semblant de croire. Il est difficile d'aller à l'encontre de l'esprit du temps.

    Le scientifique britannique Rupert Sheldrake m'a parlé d'une conférence qu'il a donnée à un groupe de scientifiques qui travaillaient sur le comportement des animaux dans une prestigieuse université britannique. Il parlait de ses recherches sur les chiens qui savent quand leurs propriétaires rentrent à la maison, et d'autres phénomènes télépathiques chez les animaux domestiques. L'exposé a été accueilli avec une sorte de silence poli. Mais, lors de la pause thé qui a suivi, les six scientifiques de haut niveau présents au séminaire sont venus le voir un par un, et lorsqu'ils ont été sûrs que personne d'autre ne les écoutait, ils lui ont dit qu'ils avaient eu des expériences de ce type avec leurs propres animaux, ou qu'ils étaient convaincus que la télépathie était un phénomène réel, mais qu'ils ne pouvaient pas en parler à leurs collègues parce qu'ils étaient tou.te.s si conventionnel.le.s. Lorsque Sheldrake a réalisé que les six lui avaient dit à peu près la même chose, il leur a dit : « Pourquoi ne le dites vous pas publiquement ? Vous vous amuseriez tou.te.s tellement plus ! » Il dit que lorsqu'il donne une conférence dans une institution scientifique, il y a presque toujours des scientifiques qui l'abordent après coup en lui disant qu'ils ont eu des expériences personnelles qui les ont convaincus de la réalité des phénomènes psychiques ou spirituels, mais qu'ils/elles ne peuvent pas en discuter avec leurs collègues de peur d'être pris pour des gens bizarres.

    Il ne s'agit pas d'une conspiration délibérée visant à supprimer les phénomènes psychiques. Ces six scientifiques ne se sont pas réunis au préalable et ont décidé de supprimer des informations qu'ils/elles savaient réelles. Ils/elles gardent leurs opinions pour eux/elles en raison de leurs normes culturelles, des paradigmes de base qui délimitent la science et de la menace très réelle de dommages à leur carrière. La persécution et la calomnie dirigées contre Sheldrake lui-même démontrent ce qui arrive à un scientifique qui s'oppose ouvertement à la réalité scientifique officielle. On peut donc toujours dire qu'une conspiration est en cours, mais son responsable est une culture, un système et une histoire.

    Est-ce là un programme conspirationniste délibéré qui expliquerait de façon plus satisfaisante des tendances apparemment inexorables (qui n'ont en aucun cas commencé avec le Covid) vers la surveillance, le suivi, la distanciation, la phobie des germes, l'obsession de la sécurité, et la numérisation et vers la limitation en intérieur du divertissement, des loisirs et de nos activités sociales ? Si le responsable est effectivement une mythologie et un système culturels, alors les théories du complot nous offrent une fausse cible, une distraction. Le remède ne peut pas être de démasquer et de faire tomber celles et ceux qui nous ont imposé ces tendances. Bien sûr, il y a beaucoup de personnes qui agissent mal dans notre monde, des personnes sans remords qui commettent des actes odieux. Mais ont-elles créé le système et la mythologie de la Séparation, ou en tirent-elles simplement profit ? Il faut certainement arrêter ces personnes, mais si nous ne faisons que cela et que nous laissons inchangées les conditions qui les génèrent, nous mènerons une guerre sans fin. Tout comme dans la théorie du terrain biologique, les germes sont des symptômes et des agents qui exploitent des tissus malades, les cabales conspiratrices sont également des symptômes qui exploitent une société malade : une société empoisonnée par une mentalité de guerre, de peur, de séparation et de contrôle.

    Cette idéologie profonde, le mythe de la séparation, ne peut être inventée par personne.
    Les Illuminati, s'ils existent, ne sont pas ses auteurs ; il est plus vrai de dire que la mythologie est leur auteur. Nous ne créons pas nos mythes, ce sont eux qui nous créent.

    De quel côté êtes-vous ?

    En fin de compte, je n'ai toujours pas dit si je pense que le mythe de la conspiration du Nouvel Ordre Mondial est vrai ou non. En fait, oui, je l'ai dit. J'ai dit qu'il est vrai en tant que mythe, indépendamment de sa correspondance avec des faits vérifiables. Mais qu'en est-il des faits ? Allons, Charles, dites-nous, y a-t-il réellement une conspiration derrière l'affaire Covid, ou non ? Il doit y avoir un fait objectif de l'affaire. Les chemtrails, ces traces de produits chimiques dans le ciel sont-elles réelles ? Le SARS-COV2 a-t-il été génétiquement modifié ? Le rayonnement micro-ondes des tours de téléphonie mobile est-il un facteur aggravant ? Les vaccins introduisent-ils des virus provenant de cultures de cellules animales dans l'organisme humain ? Bill Gates prépare-t-il un coup de force sous la forme d'une loi martiale médicale ? Une élite luciférienne dirige-t-elle le monde ? Vrai ou faux ? Oui ou non ?

    À cette question, je répondrais par une autre : étant donné que je ne suis pas un expert sur ces questions, pourquoi voulez-vous savoir ce que je pense ?

    Serait-ce pour me placer d'un côté ou de l'autre d'une guerre de l'information ? Vous saurez alors si vous pouvez apprécier cet essai, le partager ou m'avoir sur votre podcast. Dans une mentalité de guerre « de nous contre eux », la chose la plus importante est de savoir de quel côté se trouve quelqu'un, de crainte que vous n'apportiez aide et réconfort à l'ennemi.

    Aha - Charles doit être de l'autre côté. Parce qu'il a créé une fausse équivalence entre des connaissances scientifiques respectables, fondées sur des preuves et évaluées par des pairs, d'une part, et des théories du complot déséquilibrées, d'autre part.

    Aha - Charles doit être de l'autre côté. Parce qu'il a créé une fausse équivalence entre la propagande des entreprises et du gouvernement d'une part, et les courageux dénonciateurs et dissidents qui risquent leur carrière pour la vérité d'autre part.

    Pouvez-vous voir à quel point cette mentalité de guerre peut être totalisante ?

    La mentalité de guerre sature notre société polarisée, qui envisage le progrès comme une conséquence de la victoire - victoire sur un virus, sur les ignorants, sur la gauche, sur la droite, sur les élites psychopathes, sur Donald Trump, sur la suprématie blanche, sur les élites libérales.... Chaque camp utilise la même formule, et cette formule nécessite un ennemi. Alors, obligeamment, nous nous divisons entre Nous et Eux, épuisant 99% de nos énergies dans une lutte à la corde infructueuse, sans jamais soupçonner que le véritable pouvoir maléfique pourrait être la formule elle-même.

    Il ne s'agit pas de proposer que nous bannissions d'une manière ou d'une autre les conflits des affaires humaines. Il s'agit de remettre en question une mythologie - adoptée par les deux parties - qui conçoit chaque problème en termes de conflit. La lutte et le conflit ont leur place, mais d'autres intrigues sont possibles. Il existe d'autres voies vers la guérison et la justice.

    Un appel à l'humilité

    Avez-vous déjà remarqué que les événements semblent s'organiser d'eux-mêmes pour valider la vision que vous avez sur le monde ? Le biais de sélection et le biais de confirmation expliquent en partie ce phénomène, mais je pense qu'il y a aussi quelque chose de plus étrange à l'œuvre. Lorsque nous entrons dans une foi profonde ou une paranoïa profonde, il semble que cet état attire des événements confirmatifs à lui. La réalité s'organise pour correspondre à nos histoires. Dans un sens, il s'agit bien d'une conspiration, mais pas d'une conspiration perpétrée par l'humanité. C'est peut-être une troisième vérité que recèle le mythe du complot : la présence d'une intelligence organisatrice derrière les événements de notre vie.

    En aucun cas cela implique la croyance New Age que nos croyances créent la réalité. C'est plutôt que la réalité et les croyances se construisent l'une l'autre, évoluant ensemble de manière cohérente. Le lien intime et mystérieux entre le mythe et la réalité signifie que la croyance n'est jamais réellement l'esclave des faits. Nous sommes les souverains des faits - ce qui ne veut pas dire leur créateur. Être leur souverain ne signifie pas être leur tyran, leur manquer de respect et les dominer. Le sage monarque prête attention à un sujet indiscipliné, tel un fait qui défie le récit. Peut-être s'agit-il simplement d'un fauteur de troubles perturbé, comme un simple mensonge, mais peut-être est-ce le signe d'un manque d'harmonie dans le royaume. Peut-être que le royaume n'est plus légitime. Peut-être que le mythe n'est plus vrai. Il se pourrait bien que les attaques véhémentes contre la dissidence Covid, en utilisant la diffamation de la « théorie du complot », signalent l'infirmité des paradigmes orthodoxes qu'ils cherchent à maintenir.

    Si c'est le cas, cela ne signifie pas non plus que les paradigmes orthodoxes sont tous faux. Passer d'une certitude à l'autre, c'est sauter la terre sacrée de l'incertitude, de l'ignorance, de l'humilité, dans laquelle des informations véritablement nouvelles peuvent arriver. Ce qui unit les experts de toutes les tendances, c'est leur certitude. Qui est digne de confiance ? En fin de compte, c'est la personne qui a l'humilité de reconnaître quand elle a eu tort.

    À ceux qui rejettent catégoriquement toute information qui remet sérieusement en cause la médecine conventionnelle, les politiques de confinement, les vaccins, etc., je demande : « Avez-vous besoin de murs aussi hauts autour de votre royaume ? Au lieu de bannir ces sujets indisciplinés, cela ferait-il mal de leur donner une audience ? Serait-il si dangereux de visiter un autre royaume, guidé non pas par votre propre ministre loyal mais par les partisans les plus intelligents et les plus accueillants de l'autre côté ? ». Si vous n'avez aucun intérêt à passer les quelques heures qu'il vous faudra pour absorber les opinions dissidentes suivantes, très bien. Je préfère être dans mon jardin aussi. Mais si vous êtes partisan de ces questions, quel mal cela fera-t-il de visiter le territoire ennemi ? Normalement, les partisans ne font pas cela. Ils se fient aux rapports de leurs propres dirigeants sur l'ennemi. S'ils savent quelque chose des opinions de Robert F. Kennedy Jr. ou de Judy Mikovitz, c'est grâce à l’aide de quelqu'un qui les démystifie. Alors écoutez Kennedy, ou si vous préférez seulement les médecins, David Katz, ZachBush, ou Christiane Northrup.

    Je voudrais lancer la même invitation à ceux qui rejettent le point de vue conventionnel. Trouvez les médecins et scientifiques conventionnels les plus scrupuleux possibles et plongez dans leur monde. Adoptez l'attitude d'un invité respectueux, et non d'un espion hostile. Si vous faites cela, je vous garantis que vous rencontrerez des données qui remettront en question tout récit que vous aurez présenté. La splendeur de la virologie conventionnelle, les merveilles de la chimie que des générations de scientifiques ont découvertes, l'intelligence et la sincérité de la plupart de ces scientifiques, et le véritable altruisme des travailleurs de la santé en première ligne qui n'ont aucun conflit d'intérêt politique ou financier face à un risque grave pour eux-mêmes, doivent faire partie de tout récit satisfaisant.

    Après deux mois de recherche obsessionnelle, je n'ai pas encore trouvé de récit satisfaisant qui puisse rendre compte de chaque donnée. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas agir, car après tout, la connaissance n'est jamais certaine. Mais dans le tourbillon des récits concurrents et des mythologies disjointes qui les sous-tendent, nous pouvons chercher une action qui ait un sens, quel que soit le côté qui a raison. Nous pouvons chercher des vérités que la fumée et la clameur de la bataille obscurcissent. Nous pouvons remettre en question des hypothèses que les deux camps considèrent comme allant de soi, et poser des questions qu'aucun des deux camps ne pose. Si nous ne nous identifions à aucun des deux camps, nous pouvons recueillir des informations auprès des deux parties. En généralisant à la société, en faisant entendre toutes les voix, y compris celles des marginaux, nous pouvons construire un consensus social plus large et commencer à guérir la polarisation qui déchire et paralyse notre société.

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